Gestionnaire de transport : Qu’est-ce qu’un gestionnaire de transport ? FICHE MÉTIER

Le gestionnaire de transport est la personne responsable de la direction permanente et effective de l’activité transport au sein d’une entreprise de transport routier en France. Garant de la conformité réglementaire et véritable pilier opérationnel, ce professionnel endosse une responsabilité à la fois professionnelle et pénale. Un métier stratégique qui offre de belles perspectives d’évolution. Voici notre fiche métier de gestionnaire de transport (code ROME N4201).

Quel est le rôle d’un gestionnaire de transport ?

Gestionnaire de transport, un poste stratégique et obligatoire

Responsable légal de l’activité

Le gestionnaire de transport (anciennement “attestataire de capacité” ou “directeur technique”) dirige l’activité transport d’une entreprise.

Impossible d’exercer sans lui ! Toute entreprise de transport routier doit obligatoirement disposer d’un gestionnaire de transport titulaire d’une attestation de capacité professionnelle en cours de validité.

Au-delà de cette qualification technique, le gestionnaire doit satisfaire aux conditions d’honorabilité exigées par la réglementation. En clair : un casier judiciaire compatible avec la profession.

Une responsabilité qui pèse lourd

Le gestionnaire de transport s’engage pour l’entreprise à la fois professionnellement et pénalement. Cette responsabilité juridique importante fait de lui le véritable garant de la conformité de toutes les opérations de transport.

Concrètement : si l’entreprise ne respecte pas la réglementation, c’est lui qui est en première ligne face à la DREAL et aux autorités. Autant dire que ce n’est pas un poste que l’on prend à la légère.

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Gestionnaire interne ou externe : deux statuts, deux approches

La réglementation prévoit deux modalités d’exercice de cette fonction. Chacune répond à des besoins et situations bien spécifiques.

Le gestionnaire de transport interne

Le gestionnaire interne est un salarié de l’entreprise qui exerce cette fonction à temps plein. C’est la formule “classique” et historique du métier.

Il travaille en CDI à temps plein avec un statut cadre minimum. Son coefficient doit être au minimum de 106,5 pour le transport de marchandises et 132 pour le transport de voyageurs. Sa rémunération est définie par la convention collective du transport.

En tant que gestionnaire interne, il bénéficie d’une délégation de pouvoir officielle concernant l’activité transport. Il dispose du droit de signature pour tous les documents liés à l’exploitation. Sa présence est permanente au sein de la structure et il est totalement impliqué dans la stratégie de l’entreprise.

Cette formule convient particulièrement aux entreprises de taille moyenne à grande disposant d’une flotte importante et d’une activité soutenue qui justifie un poste dédié à temps plein.

Le gestionnaire de transport externe

Créé en 2012 par le “paquet routier” européen pour mettre fin aux pratiques illégales de location d’attestations de capacité, le gestionnaire externe est un prestataire de services indépendant.

Il exerce en tant que travailleur indépendant (micro-entreprise, SASU, EURL…). Il est inscrit à l’URSSAF sous le régime des BNC (Bénéfices Non Commerciaux) avec le code APE 7022Z (Conseil pour les affaires et gestion). Un contrat commercial obligatoire le lie à chaque entreprise cliente.

Attention : le statut de gestionnaire externe est strictement encadré par la réglementation. Il ne peut gérer que 2 entreprises clientes maximum, pour un total de 20 véhicules maximum (tous clients confondus). Il doit détenir les attestations de capacité correspondant aux besoins de ses clients (marchandises et/ou voyageurs).

Le gestionnaire externe facture généralement entre 2 000 et 4 000 € mensuels par client. Avec 2 clients, il peut donc potentiellement facturer entre 4 000 et 8 000 € mensuels. À déduire bien sûr : les charges sociales (environ 22% en BNC) et les frais professionnels.

Cette solution est idéale pour les petites entreprises de transport (artisans, TPE) qui n’ont pas les moyens d’employer un gestionnaire à temps plein, ou pour les créateurs d’entreprise en phase de démarrage.

Quelles sont les missions d’un gestionnaire de transport ?

Le périmètre d’intervention du gestionnaire de transport est particulièrement vaste. Il couvre l’ensemble des aspects opérationnels, administratifs et réglementaires de l’activité.

Organise et pilote les opérations de transport au quotidien

Le gestionnaire de transport affecte les chargements aux véhicules et aux chauffeurs de manière optimale. Il planifie les tournées, optimise les itinéraires et cherche constamment à améliorer l’efficacité des opérations.

Quand un imprévu survient (panne, retard, annulation), c’est lui qui trouve les solutions alternatives. Il coordonne en permanence avec les clients, les fournisseurs et les sous-traitants pour garantir la fluidité des opérations.

Le gestionnaire organise et contrôle l’entretien des véhicules. Il vérifie que les normes de sécurité et de conformité sont respectées. Il gère le parc roulant et les équipements, et planifie les renouvellements et investissements nécessaires.

Garantit la conformité réglementaire

Le gestionnaire contrôle les contrats de transport et les CMR (lettres de voiture). Il valide les documents douaniers pour les opérations internationales. Il vérifie que les assurances et attestations obligatoires sont à jour. Il suit les licences de transport et les autorisations administratives.

C’est lui qui veille à l’application stricte de la réglementation sociale : temps de conduite, temps de repos, chronotachygraphes. Il s’assure du respect des règles de sécurité routière. Il effectue une veille réglementaire permanente sur les évolutions législatives. Et il gère les relations avec la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).

Autant dire que la réglementation du transport n’a aucun secret pour lui.

Suit la performance économique et financière

Le gestionnaire tient la comptabilité de base liée à l’activité transport. Il contrôle les coûts d’exploitation : carburant, péages, entretien, assurances. Il établit des tableaux de bord de performance pour suivre l’activité. Et il analyse la rentabilité par véhicule et par opération.

Il vérifie la conformité des factures, suit les encaissements clients et contrôle les paiements aux fournisseurs et sous-traitants.

Pour faciliter ces missions complexes et gagner en efficacité, de nombreux gestionnaires de transport s’appuient sur un système de gestion des transports (TMS) qui centralise l’ensemble des opérations et automatise les tâches administratives.

Manage les équipes et conseille la direction

Le gestionnaire encadre les conducteurs et le personnel d’exploitation. Il assure leur formation et les sensibilise aux bonnes pratiques. Il gère les plannings, les absences, et résout les conflits quand ils surviennent.

Il conseille également la direction sur les orientations stratégiques. Il propose des optimisations et des améliorations. Il participe aux décisions d’investissement. Il analyse la concurrence et effectue une veille sectorielle pour rester compétitif.

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Quelles sont les qualités d’un bon gestionnaire de transport ?

Pour exceller dans cette fonction particulièrement exigeante, le gestionnaire de transport doit posséder un panel de compétences et de qualités variées.

Un professionnel rigoureux et organisé

Le gestionnaire de transport fait preuve d’une rigueur absolue dans l’application de la réglementation. Organisé et méthodique, il sait gérer les priorités et anticiper les problèmes avant qu’ils ne surviennent.

Un manager efficace

Doté de bonnes capacités de management, il sait encadrer ses équipes et faire preuve de leadership. Il prend des décisions rapidement, même sous pression. Il gère le stress et les situations d’urgence avec calme et efficacité.

Un communicant hors pair

Le gestionnaire dispose d’un excellent sens du contact et de la communication. Il sait négocier avec les clients, les fournisseurs et les autorités. Diplomate, il maintient de bonnes relations avec tous les acteurs de la chaîne de transport.

Un expert technique

Il maîtrise parfaitement la réglementation du transport routier, les aspects juridiques et sociaux du secteur, ainsi que la gestion administrative, financière et économique d’une activité transport. Il est à l’aise avec les outils informatiques et les logiciels de gestion type TMS.

Quelles sont les connaissances et compétences requises ?

Maîtrise de la réglementation transport

Le gestionnaire connaît sur le bout des doigts la réglementation relative aux temps de conduite et de repos, aux règles de sécurité routière, aux obligations sociales et aux contrôles de la DREAL. Cette connaissance n’est pas optionnelle : c’est le cœur de son métier.

Compétences en gestion et organisation

Il sait optimiser les tournées, gérer un planning complexe, anticiper les besoins en ressources. Il maîtrise les aspects financiers de l’exploitation : calcul de coûts, rentabilité, facturation.

Aisance avec les outils numériques

Aujourd’hui, impossible d’être gestionnaire de transport sans maîtriser les outils informatiques. TMS (Transport Management System), ERP, logiciels de gestion (Excel, Word, Google Sheets), chronotachygraphes numériques : tous ces outils font partie de son quotidien.

Capacité d’adaptation et veille permanente

La réglementation du transport évolue constamment. Le gestionnaire effectue donc une veille réglementaire permanente pour rester à jour. Il s’adapte rapidement aux changements et aux nouvelles contraintes.

Quelle formation pour devenir gestionnaire de transport ?

L’attestation de capacité : le sésame obligatoire

L’accès à la profession de gestionnaire de transport nécessite avant tout l’obtention de l’attestation de capacité professionnelle. Cette attestation peut être obtenue de trois façons :

  • Par examen national (la voie la plus courante)
  • Par équivalence de diplôme (certains diplômes dispensent de l’examen)
  • Par expérience professionnelle (sous conditions très strictes)

L’examen national a lieu une fois par an, généralement en octobre. Il porte sur la réglementation du transport, la gestion d’entreprise, le droit commercial et social. Le taux de réussite tourne autour de 30–40%, ce qui montre bien le niveau d’exigence.

Formation initiale recommandée

Les recruteurs privilégient généralement les profils ayant suivi des formations spécialisées dans le transport et la logistique.

Le poste est accessible dès le Bac +2 avec un BTS Transport et Prestations Logistiques, un BTS Commerce International ou un DUT Gestion Logistique et Transport. Une Licence Pro Logistique et Transports (Bac +3) est également appréciée.

Bien que certains postes soient accessibles dès le bac +2, les employeurs préfèrent souvent confier ces responsabilités stratégiques à des candidats dotés d’un bac +5 : Master en Transport, Logistique et Supply Chain, ou diplômes d’écoles de commerce spécialisées.

Un stage ou une première expérience chez un transporteur est également très apprécié et facilite grandement l’insertion professionnelle.

Comment devenir gestionnaire de transport ?

L’accès au métier de gestionnaire de transport passe avant tout par l’obtention de l’attestation de capacité. Mais l’expérience sur le terrain compte énormément.

Beaucoup de gestionnaires ont d’abord occupé des postes d’exploitant transport, de responsable d’exploitation ou d’assistant au sein d’une entreprise de transport. Cette expérience leur permet de comprendre les réalités du terrain avant d’endosser la responsabilité juridique du poste.

La progression est souvent progressive : on commence par assister un gestionnaire expérimenté, puis on prend progressivement de l’autonomie jusqu’à pouvoir gérer l’activité en toute indépendance.

Quelle évolution pour un gestionnaire de transport ?

Le métier de gestionnaire de transport offre de belles perspectives d’évolution professionnelle.

Évolutions vers des postes à responsabilité

Après quelques années d’expérience réussies, le gestionnaire de transport peut évoluer vers des postes de responsable d’exploitation transport, de directeur transport, de responsable logistique ou de directeur logistique et supply chain.

Certains s’orientent également vers des fonctions transverses comme responsable achats et approvisionnement dans le secteur du transport.

Création d’entreprise

Le gestionnaire peut aussi faire le choix de l’indépendance en devenant gestionnaire de transport externe. C’est une excellente solution pour ceux qui souhaitent être leur propre patron tout en capitalisant sur leur expertise.

D’autres créent leur propre entreprise de transport ou deviennent commissionnaire de transport. Le gestionnaire externe peut également diversifier ses activités en proposant des prestations de conseil, de formation ou d’audit dans le respect de la réglementation.

Quel salaire gagne un gestionnaire de transport ?

La rémunération d’un gestionnaire de transport varie selon plusieurs facteurs : statut (interne ou externe), expérience, taille de l’entreprise, zone géographique et complexité du poste.

Gestionnaire de transport interne (salarié)

Le salaire moyen d’un gestionnaire de transport interne se situe autour de 57 400 € bruts par an, soit environ 4 780 € bruts mensuels.

Un gestionnaire débutant gagne généralement entre 35 000 et 42 000 € bruts annuels. Avec de l’expérience, le salaire se situe entre 45 000 et 65 000 € bruts annuels. Dans les grandes entreprises, un gestionnaire senior peut atteindre 70 000 € et plus.

Gestionnaire de transport externe (indépendant)

Le gestionnaire externe facture généralement entre 2 000 et 4 000 € mensuels par client. Avec 2 clients (le maximum autorisé), il peut donc potentiellement facturer entre 4 000 et 8 000 € mensuels.

Attention : il faut déduire les charges sociales (environ 22% en BNC) et les frais professionnels (déplacements, assurances, comptabilité…).

Qui recrute des gestionnaires de transport ?

Le gestionnaire de transport exerce principalement dans les entreprises de transport routier de marchandises : messagerie, transport de lots complets, express, frigorifique, etc.

On le trouve également dans les sociétés de transport de voyageurs qui gèrent des lignes régulières d’autocars. Les entreprises de logistique et les prestataires 3PL/4PL recrutent également des gestionnaires de transport.

De nombreuses grandes entreprises industrielles disposent de leur propre flotte de véhicules et emploient donc des gestionnaires de transport en interne. C’est aussi le cas dans le secteur de la distribution : grandes surfaces, acteurs du e-commerce…

Enfin, les commissionnaires de transport et organisateurs de transport ont également besoin de gestionnaires de transport pour garantir leur conformité réglementaire.

FAQ : Gestionnaire de transport

Quelle est la différence entre gestionnaire interne et externe ?

Le gestionnaire interne est salarié à temps plein de l’entreprise (CDI obligatoire avec statut cadre). Le gestionnaire externe est un indépendant qui peut gérer jusqu’à 2 entreprises clientes maximum, pour un total de 20 véhicules maximum.

Combien d’entreprises un gestionnaire externe peut-il gérer ?

Maximum 2 entreprises clientes, avec un plafond total de 20 véhicules gérés tous clients confondus. Ces limitations sont strictement réglementées et contrôlées par la DREAL.

Le gestionnaire de transport est-il responsable pénalement ?

Oui, absolument. Le gestionnaire de transport engage sa responsabilité pénale. En cas de non-respect de la réglementation par l’entreprise (dépassement des temps de conduite, défaut d’entretien, infractions routières graves…), il peut être poursuivi personnellement devant les tribunaux.

Peut-on devenir gestionnaire de transport sans diplôme ?

L’attestation de capacité professionnelle est obligatoire, mais elle peut être obtenue par examen sans diplôme préalable. Cependant, dans la pratique, un diplôme en transport/logistique facilite grandement l’insertion professionnelle et l’accès aux meilleurs postes.

Un gestionnaire externe peut-il cumuler avec d’autres activités ?

Oui, mais avec précaution. Il peut proposer des prestations de conseil, de formation ou d’audit en lien avec le transport. Attention toutefois à ne pas dépasser les limites réglementaires strictes : 2 clients maximum, 20 véhicules maximum.

Combien de temps faut-il pour obtenir l’attestation de capacité ?

L’examen national a lieu une fois par an (généralement en octobre). La préparation peut durer de 3 à 6 mois selon votre niveau de départ. Des formations spécifiques existent pour optimiser vos chances de réussite. Le taux de réussite est d’environ 30–40%.

La fonction de gestionnaire de transport est-elle compatible avec le télétravail ?

Pour le gestionnaire interne, une présence régulière voire quotidienne sur site est généralement requise pour la gestion opérationnelle des chauffeurs et des véhicules. Le gestionnaire externe a plus de flexibilité dans l’organisation de son temps, mais doit rester disponible et réactif pour ses clients.

Un métier stratégique et réglementé

Le gestionnaire de transport est bien plus qu’un simple administratif : c’est un chef d’orchestre qui garantit le bon fonctionnement, la conformité et la rentabilité de l’activité transport.

Que ce soit en tant que salarié interne ou prestataire externe, ce professionnel qualifié et responsable constitue un pilier incontournable pour toute entreprise du secteur. Sa responsabilité pénale fait de lui un acteur clé dont on ne peut se passer.

Avec des perspectives d’évolution intéressantes, une rémunération attractive et la possibilité de travailler en indépendant, le métier de gestionnaire de transport offre de belles opportunités de carrière pour les passionnés du secteur du transport et de la logistique.

La rigueur, le sens des responsabilités et une excellente connaissance de la réglementation restent les clés de la réussite dans cette profession exigeante mais valorisante.


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Publié le 20 octobre 2025

A propos de l'auteur
Yann NABUSSET
Fondateur du cabinet de recrutement AMALO
Diplômé d'un Master en achats, logistique et distribution. 👨🏻‍🎓
Recruteur sur les métiers techniques depuis plus de 10 ans 🥲
Je parle emploi, recrutement, industrie, logistique et supply chain.
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