Incoterm CFR : ce qu’il faut connaître

🚢 L’incoterm CFR en résumé

  • Maritime exclusif : transport maritime/fluvial uniquement
  • Vendeur paie : fret maritime jusqu’au port de destination
  • Risques acheteur : dès chargement au port de départ (!)
  • Assurance : NON INCLUSE – responsabilité acheteur
  • Piège majeur : dissociation transport payé / risques assumés
  • Valeur douanière : référence mondiale pour calcul des droits

💡 Notre conseil : Évitez CFR sauf si vous maîtrisez parfaitement l’assurance maritime. L’économie sur la prime CIF ne justifie jamais le risque d’un sinistre non couvert. Si vous devez utiliser CFR, souscrivez immédiatement une assurance tous risques !

CFR : transport maritime payé, risques transférés

L’Incoterm CFR (Cost and Freight) introduit une subtilité majeure dans le transport maritime. Le vendeur paie le fret jusqu’au port de destination mais transfère les risques dès le chargement. Cette dissociation entre coûts payés et risques assumés génère régulièrement des incompréhensions coûteuses, particulièrement sur l’assurance marchandise.

Qu’est-ce que l’incoterm CFR ? Définition et fonctionnement

CFR signifie “Cost and Freight” ou “Coût et fret” en français. Cet Incoterm exclusivement maritime reprend la logique du CPT mais pour le transport océanique. Le vendeur organise et paie le transport maritime principal, mais les risques passent à l’acheteur dès la mise à bord au port de départ.

Cette particularité crée une situation paradoxale. L’acheteur peut croire être protégé puisque le transport est payé jusqu’à destination. Erreur fatale ! Si la marchandise est endommagée pendant le voyage, c’est bien l’acheteur qui supporte les pertes, malgré le fret payé par le vendeur.

Le mécanisme CFR fonctionne ainsi : le vendeur contracte avec la compagnie maritime et paie le fret. Il charge la marchandise à bord et remet les documents de transport. L’acheteur doit impérativement souscrire sa propre assurance pour couvrir le voyage.

Pourquoi cette complexité ? CFR permet au vendeur d’offrir un service transport sans assumer les risques maritimes. Cette position intermédiaire séduit certains marchés, notamment les matières premières.

Quels sont les avantages de CFR ? 💰

Pour le vendeur, CFR présente des atouts commerciaux :

Prix attractif “destination incluse” : Proposer un prix incluant le fret maritime simplifie les comparaisons. Cette approche commerciale séduit les acheteurs recherchant la simplicité. Le marketing “delivered price” fonctionne.

Maîtrise du transport principal : Le vendeur négocie avec ses transporteurs habituels. Les tarifs préférentiels profitent indirectement à l’acheteur. L’expertise logistique se valorise.

Facturation simplifiée : Un prix unique couvre marchandise et transport. Cette transparence facilite les négociations. Les marges transport peuvent renforcer la rentabilité.

Pour l’acheteur, les bénéfices restent limités :

Transport pré-organisé : Pas besoin de négocier le fret maritime. Pour des acheteurs occasionnels, cette délégation a de la valeur. La simplicité opérationnelle prime.

Prix forfaitaire connu : Le coût total jusqu’au port de destination est fixé. Cette prévisibilité aide la budgétisation. Les surprises tarifaires disparaissent.

Quelles sont les obligations du vendeur en CFR ? 📋

Les responsabilités du vendeur combinent transport et transfert de risque :

1. Contrat de transport maritime : Le vendeur négocie et signe avec la compagnie maritime. Il choisit le navire et l’itinéraire. Cette responsabilité demande expertise.

2. Paiement du fret principal : Tous les coûts jusqu’au port de destination convenu. Fret de base, surcharges carburant, frais portuaires origine… Le budget peut être conséquent.

3. Chargement à bord : Comme en FOB, le vendeur charge sur le navire. Cette opération marque le transfert de risque. La qualité du chargement reste cruciale.

4. Documents de transport : Le vendeur remet le connaissement ou autre titre. Ces documents permettent de retirer la marchandise. Leur qualité conditionne la livraison.

5. Notification détaillée : Information sur navire, dates, numéro de connaissement… L’acheteur doit pouvoir organiser réception et assurance. La communication devient essentielle.

Quelles sont les responsabilités de l’acheteur en CFR ? ⚠️

Malgré le transport payé, l’acheteur assume des risques majeurs :

Risques maritimes complets : C’est le piège du CFR ! Dès la mise à bord au départ, l’acheteur supporte tous les risques. Tempête, avarie, vol… tout l’impacte directement.

Assurance marchandise OBLIGATOIRE : Sans couverture, l’acheteur s’expose à la perte totale. Cette assurance doit couvrir 110% minimum de la valeur. Les économies sur l’assurance peuvent coûter très cher.

Réception au port d’arrivée : L’acheteur organise le retrait de la marchandise. Dédouanement, transport final, stockage… Ces opérations s’ajoutent au prix CFR.

Surveillance du transport : Bien que payé par le vendeur, l’acheteur doit suivre le navire. En cas de problème, il active son assurance. Cette vigilance évite les mauvaises surprises.

Frais destination : Déchargement, frais de terminal, stockage… Ces coûts portuaires restent à charge. Le budget total dépasse le simple prix CFR.

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Quelle est la différence entre CFR et d’autres incoterms ?

CFR vs CIF : l’assurance fait toute la différence

Un seul mot sépare CFR et CIF : Insurance (assurance). En CIF, le vendeur souscrit obligatoirement une assurance maritime. En CFR, cette protection cruciale reste optionnelle.

Cette nuance impacte drastiquement la sécurité de l’acheteur. CIF garantit une couverture minimale automatique. CFR laisse l’acheteur totalement exposé s’il oublie d’assurer.

Pourquoi choisir CFR plutôt que CIF ? Uniquement si l’acheteur dispose d’une police flotte globale avantageuse. Ou pour des cargaisons de faible valeur sur trajets courts. Sinon, le risque dépasse l’économie.

CFR vs FOB : service transport inclus

FOB transfère risques et organisation transport à l’acheteur dès le départ. CFR conserve l’organisation et le paiement du transport. Cette prestation supplémentaire facilite pour l’acheteur.

Le surcoût CFR reflète le fret maritime inclus. Pour des destinations lointaines, l’impact prix devient significatif. Mais l’acheteur évite la négociation maritime complexe.

CFR vs CPT : maritime contre multimodal

CPT offre la même logique pour tous modes de transport. CFR reste cantonné au maritime traditionnel. Pour des conteneurs, préférez CPT qui reflète mieux les réalités modernes.

La persistance de CFR s’explique par la tradition maritime. Certains secteurs utilisent CFR depuis des décennies. Cette inertie maintient des pratiques parfois inadaptées.

Les pièges mortels du CFR 🚨

L’illusion de protection : “Le vendeur paie le transport, je suis couvert.” Cette confusion tue régulièrement des entreprises. Un sinistre non assuré peut ruiner l’acheteur.

La sous-assurance chronique : Beaucoup économisent sur l’assurance en CFR. Les conséquences deviennent catastrophiques. Une cargaison perdue sans assurance signifie souvent la faillite.

Les exclusions d’assurance : Guerre, grèves, vice propre… Les polices standards excluent certains risques. L’acheteur doit comprendre sa couverture réelle.

Le retard sans recours : Le vendeur a payé le transport mais ne garantit pas les délais. L’acheteur subit les retards sans compensation. Cette impuissance frustre énormément.

Valeur en douane et CFR 💶

CFR présente un avantage douanier notable. La valeur CFR sert souvent de base au calcul des droits de douane. Cette standardisation facilite les déclarations import.

Comment calculer la valeur CFR ? Prix marchandise + fret maritime jusqu’au port de destination. Cette formule simple devient référence mondiale. Les douanes l’acceptent universellement.

Attention toutefois : certains pays ajustent cette valeur. Coefficients forfaitaires, frais présumés… Les pratiques locales méritent vérification. La sous-évaluation expose à des redressements.

Secteurs traditionnels du CFR

Commerce des grains : Blé, maïs, soja… Les négociants agricoles utilisent massivement CFR. Les bourses cotent souvent en CFR. Cette tradition facilite les arbitrages.

Acier et métaux : Les producteurs sidérurgiques proposent traditionnellement en CFR. Les acheteurs connaissent les mécaniques. L’assurance reste bien maîtrisée.

Chimie de base : Produits pétrochimiques, engrais… Ces commodités voyagent souvent en CFR. Les opérateurs disposent de couvertures globales. Le système fonctionne.

En apprendre plus sur les autres incoterms en 2025 :

Incoterms Multimodaux (tous modes de transport)

Incoterms Maritimes (transport maritime et fluvial uniquement)

Publié le 1 août 2025

A propos de l'auteur
Yann NABUSSET
Fondateur du cabinet de recrutement AMALO
Diplômé d'un Master en achats, logistique et distribution. 👨🏻‍🎓
Recruteur sur les métiers techniques depuis plus de 10 ans 🥲
Je parle emploi, recrutement, industrie, logistique et supply chain.
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