Incoterm EXW : ce qu’il faut connaître

Sommaire

📦 L’incoterm EXW en résumé

Obligations vendeur minimales : mise à disposition dans ses locaux uniquement
Transfert des risques : dès la mise à disposition (le plus tôt possible)
Dédouanement export : à la charge de l’acheteur (point critique !)
Transport et coûts : 100% à la charge de l’acheteur
Usage recommandé : transactions nationales ou intra-UE uniquement
Alternative préférable : FCA pour l’export international

💡 Notre conseil : Évitez EXW pour l’export. Les complications douanières et fiscales dépassent largement la simplicité apparente. Optez pour FCA qui offre un meilleur équilibre.

EXW : obligation minimale du vendeur

L’Incoterm EXW (Ex Works) représente le niveau de service le plus basique dans le commerce international. Le vendeur met simplement la marchandise à disposition dans ses locaux. C’est l’acheteur qui prend en charge l’intégralité du transport, des risques et des formalités douanières. Bien que séduisant par sa simplicité apparente, cet Incoterm cache de nombreux pièges, particulièrement pour l’export.

Qu’est-ce que l’incoterm EXW ? Définition et fonctionnement

L’EXW signifie “Ex Works” ou “À l’usine” en français. C’est l’Incoterm qui confère au vendeur les obligations les plus limitées. Concrètement, le vendeur remplit ses obligations dès que la marchandise est mise à disposition de l’acheteur dans ses propres locaux (usine, entrepôt, atelier).

Le transfert des risques s’effectue au moment précis où la marchandise est mise à disposition. L’acheteur assume alors tous les coûts et risques liés au transport de la marchandise. Il doit organiser le chargement, le transport principal, les formalités douanières export et import.

Comment fonctionne concrètement une vente EXW ? Le vendeur prépare la marchandise et informe l’acheteur de sa disponibilité. L’acheteur organise l’enlèvement et prend en charge toutes les opérations suivantes. C’est une approche “hands-off” maximale pour le vendeur.

Quels sont les avantages de EXW ? 💡

Pour le vendeur, les avantages sont multiples et séduisants :

Responsabilités minimales : Le vendeur n’a qu’à préparer la marchandise et la mettre à disposition. Aucune organisation logistique complexe n’est nécessaire. C’est l’option la plus simple administrativement.

Facturation immédiate : Dès la mise à disposition, le vendeur peut émettre sa facture. Les flux de trésorerie sont optimisés sans attendre la livraison finale.

Coûts parfaitement prévisibles : Aucun coût de transport ou de douane à anticiper. Le prix de vente reflète uniquement la valeur de la marchandise.

Pour l’acheteur, l’avantage principal réside dans le contrôle total de la chaîne logistique. Il choisit ses transporteurs, négocie ses tarifs et maîtrise ses délais. Cette autonomie peut générer des économies substantielles pour les acheteurs expérimentés.

Quelles sont les obligations du vendeur en EXW ?

Les obligations du vendeur restent extrêmement limitées, ce qui explique l’attrait de cet Incoterm :

1. Mise à disposition de la marchandise : Le vendeur doit préparer la marchandise conformément au contrat de vente. Elle doit être disponible au lieu et à la date convenus.

2. Emballage approprié : La marchandise doit être emballée de manière adéquate pour le transport. Cependant, le vendeur n’est pas responsable du chargement.

3. Information de l’acheteur : Le vendeur doit notifier l’acheteur que la marchandise est prête. Cette notification déclenche le transfert des risques.

4. Assistance documentaire : Sur demande et aux frais de l’acheteur, le vendeur aide à obtenir les documents nécessaires. Mais il n’a aucune obligation active en matière douanière.

Attention : le vendeur ne s’occupe ni du chargement, ni du dédouanement export. Ces limitations posent souvent problème en pratique.

Quelles sont les responsabilités de l’acheteur en EXW ? 📋

L’acheteur endosse des responsabilités considérables dès la mise à disposition :

Organisation complète du transport : L’acheteur doit organiser l’enlèvement, choisir les transporteurs et gérer toute la chaîne logistique. Cette responsabilité commence dès le chargement sur le premier véhicule.

Dédouanement export : Point critique souvent négligé, l’acheteur doit effectuer les formalités douanières dans le pays du vendeur. Cette obligation peut s’avérer complexe sans présence locale.

Tous les risques : Dès la mise à disposition, l’acheteur assume tous les risques. Cela inclut les dommages pendant le chargement, le transport et jusqu’à destination finale.

Coûts intégraux : Transport, assurance, douanes, taxes… l’acheteur supporte l’ensemble des frais. Le budget logistique peut rapidement exploser sans expertise appropriée.

Obtention des licences : L’acheteur doit obtenir toutes les autorisations nécessaires, y compris les licences d’exportation. Cette démarche administrative peut s’avérer chronophage dans certains pays.

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Quelle est la différence entre EXW et d’autres incoterms ?

EXW vs FCA : le match des départs usine

La différence fondamentale réside dans le dédouanement export. En FCA, le vendeur s’occupe des formalités douanières export. C’est un avantage considérable qui évite de nombreuses complications administratives.

En FCA, le vendeur charge également la marchandise sur le véhicule de l’acheteur. Cette responsabilité supplémentaire protège mieux les deux parties. Le transfert de risque s’effectue après chargement, pas avant.

Pourquoi privilégier FCA ? La Chambre de Commerce Internationale recommande fortement FCA pour l’export. Les risques juridiques et fiscaux de l’EXW sont trop importants pour la plupart des transactions internationales.

EXW vs DAP : les extrêmes opposés

DAP représente l’opposé d’EXW en termes de service. Le vendeur livre jusqu’à destination, assumant tous les risques et coûts de transport. Seul le dédouanement import reste à charge de l’acheteur.

La différence de prix entre EXW et DAP peut atteindre 20 à 30% de la valeur marchandise. Cette variation reflète les coûts et risques assumés par le vendeur. Le choix dépend de la stratégie commerciale et de l’expertise logistique de chaque partie.

Les pièges à éviter avec l’EXW ⚠️

Problème fiscal majeur : Sans preuve d’exportation, le vendeur risque de devoir acquitter la TVA locale. L’acheteur étranger ne fournit pas toujours les documents nécessaires. Cette situation peut coûter très cher au vendeur.

Responsabilité du chargement : Juridiquement, l’acheteur devrait charger lui-même la marchandise. En pratique, c’est souvent le vendeur qui s’en charge par commodité. Cette pratique crée une zone grise juridique dangereuse.

Complexité douanière : Un acheteur étranger peine fréquemment à réaliser le dédouanement export. Les retards et surcoûts sont fréquents, impactant la relation commerciale.

Quand utiliser l’EXW ?

L’EXW convient uniquement dans des cas très spécifiques :

Commerce national : Pour des livraisons dans le même pays, l’EXW reste pertinent
Transactions intra-européennes : Au sein de l’UE, les formalités simplifiées rendent l’EXW plus viable
Acheteurs ultra-spécialisés : Certains grands groupes préfèrent gérer leur logistique de A à Z

Pour l’export hors UE, nous déconseillons fortement l’EXW. Les risques dépassent largement les avantages apparents. FCA offre un bien meilleur équilibre entre simplicité et sécurité.

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